Après une amende record de 413 millions d’euros en Espagne pour abus de position dominante, la plateforme de réservations en ligne pourrait maintenant devoir sortir le portefeuille pour une class action européenne lancée par plus de 10 000 hôtels.
On vous explique ce qui s’est passé, les accusations portées contre Booking.com et ce que ça pourrait changer pour le monde des voyages en ligne.
En 2023, la CNMC (Commission nationale des marchés et de la concurrence) a infligé à Booking.com la plus grosse amende jamais prononcée par l’autorité : 413 millions d’euros.
Les raisons ?
Des clauses empêchant les hôtels de proposer des prix plus bas sur leurs propres sites.
La possibilité pour la plateforme de modifier unilatéralement les prix des chambres.
Des contrats désavantageux pour les hôtels, avec juridiction imposée à Amsterdam.
Manque de transparence dans les programmes Plus et Genius, qui forçaient les hôtels à investir plus pour rester visibles.
Ces pratiques ont limité la concurrence entre agences de voyage en ligne et réduit la liberté des hôteliers espagnols, alors que Booking.com détenait entre 70 % et 90 % du marché.
La plateforme a annoncé son intention de faire appel, jugeant la sanction “disproportionnée”.
En septembre 2024, la Cour de Justice de l’UE a déclaré illégales les clauses de parité tarifaire imposées par Booking.com depuis plus de 20 ans.
Les hôtels étaient obligés d’afficher les mêmes prix partout, ce qui les empêchait de proposer des tarifs plus avantageux sur leurs propres sites ou d’autres canaux. Résultat : les voyageurs payaient toujours plein pot, avec des prix gonflés par les commissions de 10 à 25 % prélevées par la plateforme.
La Cour a jugé que ces clauses violaient les lois européennes sur la concurrence.
Dans la foulée, le 7 août 2025, plus de 10 000 hôtels européens ont lancé une class action coordonnée par l’association Hotrec et l’Hotel Claims Alliance.
Ils réclament des indemnisations pour les pertes subies entre 2004 et 2024. L’affaire sera jugée aux Pays-Bas, où Booking.com a son siège. En jeu : plusieurs milliards d’euros.
“Après des années de conditions inéquitables, il est temps de demander justice”, a déclaré Alexandros Vassilikos, président de Hotrec.
Les voyageurs aussi se mobilisent. Aux Pays-Bas, deux associations de consommateurs ont lancé une action parallèle, affirmant que les prix gonflés ont coûté des centaines de millions d’euros en trop aux clients.
En quelques jours, 180 000 consommateurs s’y sont déjà inscrits.
Entre l’amende espagnole, la décision européenne et la class action, Booking.com traverse l’un des moments les plus critiques de son histoire.
La plateforme, qui détient aujourd’hui 71 % du marché européen des réservations en ligne, risque non seulement des milliards d’euros de compensation, mais aussi un sérieux recul de son influence.
Avec en plus l’entrée en vigueur du Digital Markets Act (2024), qui interdit définitivement les clauses de parité tarifaire pour les “gatekeepers” comme Booking.com, la question est claire :
Les hôtels vont-ils enfin retrouver leur liberté et des marges plus justes ?
Et surtout, verrons-nous bientôt des prix plus transparents et compétitifs pour les voyageurs ?
👉 Chez Voyages Pirates, on garde l’œil ouvert sur cette affaire qui pourrait bien redessiner le futur des réservations en ligne.
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